Un atelier de pratique artistique dans le domaine de la bande dessinée est prévu pour l’année scolaire prochaine 2017/2018.

Ce dispositif pédagogique permet l’intervention hebdomadaire de professionnels du domaine  (Jérôme Piot, scénariste et Manu Cassier, illustrateur) encadrés par une équipe de professeurs pluridisciplinaire ; des sorties en lien avec l’atelier sont projetées.

Son objectif principal est de susciter chez l’élève le goût de l'écriture associée à l'expression graphique sous toutes ses formes (du dessin encré classique à l’utilisation des outils numériques).

L’atelier est ouvert aux élèves de tous les niveaux de classe du collège mais les inscriptions sont limitées à 20 élèves, il est intégré dans l'emploi du temps (deux heures hebdomadaires).

Résumé du projet : Migrations d'hier et d'aujourd'hui à travers le regard de l'enfant migrant

L'atelier, dans le domaine des arts visuels, se propose de travailler le registre de la bande dessinée avec l'aide de deux artistes intervenants, un scénariste et un illustrateur.

Il répond au besoin d'expression et de créativité des élèves en favorisant des situations ouvertes, des pratiques artistiques exploratoires intégrant des outils numériques.

Il permet une ouverture culturelle en proposant des sorties. Il a pour vocation de susciter le goût de l'écriture associée à l'expression graphique. Il interroge les migrations contraintes ou choisies, dans l'histoire et actuellement et permet de mélanger réel et imaginaire. Il propose l'adoption d'un point de vue particulier, celui de l'enfant migrant. Ce choix artistique (et contrainte), outre sa qualité narrative et l'immersion qu'il impose, favorise l'implication, la réflexion et l'imaginaire des élèves de collège.

Il découle d'actions déjà inscrites dans le PEAC, de constats et de pratiques pédagogiques caractérisant le collège Jean Monnet et qui ont contribué à l'élaboration de ce PEAC dont il devient un élément de cohérence essentiel.

Il fédère l'équipe éducative dont la documentaliste et favorise l'interdisciplinarité : les arts

plastiques, le français, l'histoire et géographie et les langues vivantes sont associés au projet.

Présentation de l'approche artistique de Jérôme Piot, scénariste :

Mes scénarios de BD et de films proposent souvent une dimension initiatique relatant le parcours d’un protagoniste confronté à une méconnaissance et à une peur de l’autre perçu comme un étranger menaçant. Et la thématique de la migration est souvent présente. Ainsi, ma BD Frères d’armes (édition Futuropolis, 2013) et mon scénario d’animation sur la traite négrière (en cours de développement) intitulé Sidi Kaba et la porte du retour font écho à l’Histoire coloniale française et aux répercutions sur nos mentalités jusqu’à aujourd’hui. J'aborde les pans refoulés de l’Histoire coloniale française comme s’il s’agissait de secrets familiaux (dans Frères d’armes, Alain cache à son frère Roland qu’il héberge le clandestin Kamel, alors que Roland lui cache de son côté son rôle de tortionnaire en Algérie). Les secrets de famille sont également au cœur de mes deux courts-métrages (Hold-up en 2010 et La petite fille du marais tourné en 2016) et d’un projet de série télévisée que je suis en train de développer.

Le point commun entre toutes ces histoires étant les notions du caché, du passé qui passe mal, des blessures morales et psychologiques non cicatrisées. Mais je traite ces questions dans une perspective résolument réparatrice ou résiliente, pour utiliser un mot à la mode mais que j’assume pleinement. Les protagonistes de mes histoires traversent une crise existentielle les conduisant à transformer leur point de vue, à s’ouvrir à l’autre et à se délester d’une forme d’aveuglement.

Présentation de l'approche artistique de Manu Cassier, dessinateur de BD et illustrateur d'affiches :

Actuellement en cours de réalisation, je suis en train mettre en images un scénario de Didier Quella-Guyot, dont le titre provisoire est Pâques, un roman dramatique. Il s'agit d'un album BD qui sortira aux éditions de La Boîte à bulles et qui traite des événements qui se sont déroulés entre 1862 et 1876 sur l'île de Pâques.

Tout commence par l'embarquement de force de 1407 hommes, femmes et enfants (sur une population totale de 3000 Pascuans) pour récolter du guano au Pérou et du retour d'une partie d'entre eux, porteurs de maladies. Avec cette migration forcée, on assiste au destin tragique de cette île mythique, pillée et humiliée au travers d'une histoire dominée par des Français qui veulent coûte que coûte l’évangéliser, notamment Eugène Eyraud, un prêtre-ouvrier atypique ou Dutrou-Bornier, un commerçant ambitieux et tyrannique qui veut exploiter l’île et mène la vie dure à la population et aux missionnaires. Les pratiques tyranniques de ce dernier initient un exode important. Les missionnaires fuient avec cent

soixante-huit Pascuans, n'en laissant plus que 175 en 1871 ! Tous deux y laisseront d'ailleurs leurs vies. Tous ces événements, pour la plupart authentiques, sont vécus au travers du regard de 2 jeunes filles, Marie et Uaritaï, qui voient la quasi extinction de la population Rapa nui. Quand à mon approche artistique, elle sera d'utiliser différentes techniques picturales (pastels, acryliques...) et graphiques (fusain, encres...) propres à refléter le choc de ces 2 civilisations.